Les droits des femmes, un acquis fragile ?
L'avocate et activiste féministe Saïda Garrache et Shams Abdi, militante féministe, étaient les invitées de Midi Show, ce venderdi 12 août 2022, pour parler des acquis de la femme tunisienne et des craintes concernant les droits et les libertés et ce, à l'occasion de la 66ème fête nationale de la femme.
Garrach s'est félicitée des acquis des femmes tunisiennes depuis 1956, soulignant qu'il n'est pas question d'y renoncer.
"On ne lâchera jamais ce que nous avons gagné, depuis la promulgation du Code tunisien du statut personnel", a-t-elle affirmé, rappelant que ces droits n’ont pas été octroyés gratuitement, mais qu'ils résultent des combats menés par des militantes féministes.
Garrach a, toutefois, indiqué que les femmes tunisiennes font, jusqu'à aujourd'hui, face à un "environnement hostile", affirmant qu'on ne reconnaît pas la violence morale perpétrée à leur encontre, faute de "traces".
Dans ce contexte, l'avocate féministe a affirmé que "La Tunisie vit une situation exceptionnelle sur le plan économique et social", ajoutant que la période à venir ne sera pas facile, notamment pour la gent féminine, "toujours à la pointe des combats", selon ses dires.
Pour la militante féministe, Shams Abdi, les femmes sont, selon elle, toujours sur leurs gardes, parce qu'elles risquent de perdre leurs droits, rappelant qu'elles ont milité pour les acquérir.
Et d'ajouter : "La société tunisienne n'est pas "women friendly" (entendre : amicale à l'égard des femmes)
Abdi a expliqué cela par le fait que la gent féminine subit plusieurs sortes de violences (physiques, morales, sexuelles, numériques...), mettant l'accent sur la loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes m, dont certains articles sont ambiguës.
"L'Etat doit mettre en place tous les mécanismes pour que cette loi soit appliquée d'une manière intégrale",a-t-elle affirmé.